L’égalité entre les femmes et les hommes est un défi qu’il faut relever continuellement et pas que le 8 mars

Depuis juin 2012 des avancées sont à noter : un gouvernement paritaire (plaçant la France 2ème sur 27 dans l’Union Européenne), un ministère des droits des femmes, une nouvelle loi contre le harcèlement sexuel, des engagements pour combattre le sexisme et les préjugés sexistes, un nouveau décret « égalité professionnelle » paru le 18 décembre 2012 imposant une négociation sur les rémunérations, un protocole d’accord sur l’égalité professionnelle dans la fonction publique.
Mais l’accord sur l’emploi du 11 janvier 2013 est un véritable piège pour les femmes. Parce qu’elles sont plus nombreuses dans les emplois précaires et à temps partiel, les femmes seront encore plus touchées. En effet, non seulement cet accord réintroduit de la flexibilité mais il la renforce et l’organise.

Dans la Fonction publique : 51 ,7 % de femmes en 2011 mais elles n’occupent que 20,3 % des postes de direction. Seulement 10 % des préfets et 11 % des ambassadeurs sont des femmes. (sources : observatoire des inégalités et fondation Robert Schuman).
Les négociations ouvertes en septembre 2012 par la ministre de la Fonction Publique ont abouti en février 2013 à un protocole d’accord que la CGT a décidé de signer parce qu’il porte des revendications qu’elle défend, notamment :

la suppression (et non seulement la réduction) des inégalités salariales : recrutement, déroulement de carrière, formation, promotion, travail sur les filières à prédominance féminine où les qualifications sont bien souvent sous-valorisées (c’est le cas des filières administratives dans les ministères : très féminisées, elles ont des rémunérations inférieures à celles des filières techniques largement masculines) ;

une meilleure articulation entre vie professionnelle et vie personnelle : engagement d’une réflexion pour un congé de paternité et d’accueil de l’enfant obligatoire, de même que sur
l’utilisation du congé parental par les deux parents avec une répartition entre eux, organisation du travail visant à une meilleure articulation entre vie professionnelle et vie personnelle ;
une démarche intégrée de l’égalité : toutes les concertations et négociations devront prendre en compte les enjeux d’égalité professionnelle avec un bilan présenté devant le conseil commun de la fonction publique.
Le Rapport de situation comparée (RSC) sera enfin obligatoire dans la fonction publique, (il l’est depuis 1 983 dans les entreprises de plus de 50 salariés)
Dans notre ministère il semble que les objectifs de parité dans les instances de concertation, les jurys de concours et les présidences de jurys aient bien reculé. Des décisions concrètes pour mettre fin à des discriminations identifiées ne sont pas prises, par exemple pour les promotions. Des éléments de transparence ne nous sont pas donnés malgré nos demandes. Ainsi dans nombre de bilans sociaux, le genre n’est pas indiqué pour les effectifs en A+.
Chaque ministère a nommé un haut fonctionnaire en charge de ces questions. Chez nous, il s’agit de M. Thierry Vatin qui doit mettre en oeuvre avec la chargée d’égalité/parité un plan d’actions ministériel s’inscrivant lui-même dans le plan d’action interministériel (PAI) pour 2013-2017. Pour le 8 mars, des informations ont été données sur l’intranet du ministère avec une interview de 3 femmes cadres supérieures ayant 11 enfants à elles
trois. Cadres supérieures, elles confirment les difficultés rencontrées par les femmes : contraintes d’horaires, contraintes pour atteindre les objectifs, travail à la maison, y compris quand on est à temps partiel, réunions après 17h…Cadres sup’, mais à quel
prix ? Les mêmes contraintes s’imposent à toutes les cadres, avec quelles perspectives de réussite professionnelle ? Quant aux femmes de catégorie B, la création d’un IRA en Ile de France ne rendrait-elle pas plus facile l’accès au corps d’attaché ?

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